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revendeur Scott Running: GAVAND SPORT à Clairvaux-les-lacs (39)

dimanche 12 février 2012

Tranjurassienne 2012




Je lisais cette semaine une ITW de Thomas Lorblanchet (un des meilleurs trailers français) qui était questionné sur l'avenir des trails en France : "il est clair que toutes les petites courses qui survivaient jusque-là disparaîtront et les plus importantes le deviendront encore plus. Je pense que vont se développer les courses avec une identité forte et un petit plus qui les dénote par rapport aux autres : le parcours, ou le plateau de coureurs, l’organisation, ou d’autres critères..".

La transjurassienne en ski de fond fait partie de ces grandes courses qui demeurent pour beaucoup de fondeurs un vrai objectif. On s'y prépare durant une bonne partie de l'hiver, tout en sachant, qu'elle peut ne pas avoir lieu faute de neige et encore...on fait de gros sacrifices pour essayer de s'y préparer au mieux, et le jour J, plus ou moins prêt, on se la partage entre amis, avant, pendant et après.

L'édition 2012 a confirmé que la transjurassienne était une grande course. La satisfaction à l'arrivée pour tous ceux qui ont vu Mouthe a effacé les difficultés de la distance parcourue dans un froid intense. Edition extrême à mettre dons dans les annales, certains diront que c'était la plus dure de ces 20 dernières années. Au départ, combes du lac à Lamoura, le thermomètre affiche -17°C (ressentit -21°C) avec un fort vent de Nord-Est soufflant en rafale. La course est réduite à 70 km : de bois d'Amont on monte directement dans le Risoux sans aller tourner au Brassu à cause du fort vent. Le speaker annonce que les participants sans lunette ne prendront pas le départ au risque d'avoir la cornée brulée par le froid. Crême ou sparadra pour se protéger le visage sont recommandés. 4 minutes avant le départ la majorité des coureurs trottent encore derrière les lignes. Avec Hervé nous sommes bien placés en 1ère ligne, au second rang et nous avons gardé un vieux coupe-vent jusqu'au dernier moment. Ca y est ! C’est parti ! Ca part tranquille pour moi. La piste se divise en 2 le long du lac de Lamoura et je perds Hervé. Jusqu'à prémanon, ce n’est pas facile de bien skier nous sommes encore trop nombreux. Le vent est trop fort, les batons en carbone sont bien trop légers et volent au vent. Dans la descente sur la darbella. Je me rends compte que mon farteur s'est encore surpassé et je reviens facilement sur les skieurs qui me précédent. Nous attaquons les bosses entre prémanon et les rousses c'est assez cassant avec de beaux raidars. On est à l’abri du vent avec un beau soleil et ciel bleu. En sortant derrière l'école de ski de Prémanon, je comprends vite que ça va se compliquer, nous sommes scotchés au sol. Je rattrape la 3ème féminine qui du haut de ses 1,60m n'a que l'embarras du choix pour se trouver un gars et se mette derrière à couvert. Nous arrivons au ravito des Rousses, 1 heure déjà, 1 gel, une boisson, la montée des opticiens et derrière la sibérie, le blizzard ! je suis dans un groupe d'une trentaine, et pas d'autre choix que de rester en fil indienne. Tu essayes de sortir pour doubler et tu recules de 5 mètres. Nous skions à moins de 10 km/h. ca va être interminable. Les rafales de vent te projettent de la neige froide et sèche qui te martèle le visage. Ça n'avance pas et dès qu'il faut doubler un concurrent moins rapide il te faut 10 fois plus d'énergie. Je cherche à l'horizon le village de Bois d'Amont : c'est quand qu'on arrive ? La piste est recouverte de 10 cm de neige. Tant bien que mal nous arrivons à bois d’Amont. Je prends un autre gel sans m’arrêter au ravito. Virage à 180° et cette fois c’est le vent qui nous projette sur la montée du risoux. Ça ne bouchonne pas mais je décide de monter tranquille pour garder du jus pour affronter de nouveau la Bise dans la combe des cives. Je gagne quand même une vingtaine de places. Dans la forêt du Risoux il fait presque chaud à l'abris du vent. Au ravito des ministres je prend juste une patte de fruit et un thé, et nous descendons sur Bellefontaine, même pas tombé ! on sent déjà la fraicheur, de nouveau à découvert, je ne m'arrete pas au ravito de Bellefontaine (pointé 234ème) je suis dans un petit groupe de 10 bien derrière un costaud de la Chaux du dombief . bino nous attend avec le thé chaud un peu plus loin… mais pas vu le poto. J’arrive à Chapelle en meilleur forme qu'en 2010. Les Bouzigons sont là pour m'encourager, ça fait du bien. Je reprends un gel, un bon thé chaud et je repars pour ne pas perdre mon groupe mais pas assez vite, je vais tout donner pour recoller et finalement ça paye et je les raccroche avant la montée du pré poncet. En général, c’est là que tu sens que tu n'en as plus beaucoup dans les jambes mais le plus dur est fait, et à voir les autres c'est pire. Maintenant c'est au moral qu'il faut finir. Je ne m'arrête pas au ravito du pré Poncet. Ils restent 2 belles montées qui font bien mal et après ça descend sur Chaux Neuve. Je continue à gagner des places, certains sont à l'arrêt dans les bosses. Les Bouzigons sont encore là juste avant la descente. A Chaux neuve, je pointe en 211ème position. Allez 7-8km à tenir et c'est finit. Je suis en tête d'un petit groupe d’une dizaine d’homme. 5 puis 4, 3 km. Les 2 derniers km en 1 temps et à fond jusqu’à la ligne. Personne ne doit passer et personne ne passera. 209ème en 4h26mn de plaisirs avec un s! Voilà c'est fait ! Finalement je m'en tire honorablement. C’est quand même chouette d'arriver à Mouthe. Je ne tarde pas au ravito et fonce au vestiaire où je retrouve Vincent qui est bien calmé cette fois : 50 km en classic (50ème) hier et 70km (125ème) aujourd'hui donc 120 km en deux jours avec le vent dans le nez. Résultat, 5ème du classement de l’Ultra Trans. Bravo à lui, un sacré challenge !
Hervé arrive en 4h54mn, ivan 5h05, sylvain 5h14, gillou 5h52, le Puce 5h57mn, Fourtier 6h23. La meilleure perf du VTT orgelet est réalisée par le costaud Repecaud Nicolas qui termine 56ème en 3h51.
Personne n'a abandonné, objectifs atteints : c'est pas beau ça?
Récup à Prénovel avec le p'tit Thom
Biz a tous
séb